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II-      LES ARMES A POUDRE NOIRE

 

          A-   Diversité et développement

 

 

            Vers 1350, la poudre noire était fonctionnelle en Europe et commença à servir comme arme de siège. Très rapidement, les armes à poudre furent fabriquées à base de métal, matière bien plus résistante à la puissance de la poudre que le bois. D’abord fondues avec du fer forgé, les bouches à feu furent peu à peu composées de fer ou d’acier pour les armes individuelles, et de bronze ou d’acier pour l’artillerie de siège. Se voyant surpassée par l’arme à feu qui perçait n’importe quelle armure, la chevalerie s’effaça devant elle, tout comme les châteaux forts devant l’artillerie.

           

                                1-      L’artillerie (du treizième au début du vingtième siècle)

 

            L’artillerie est une force militaire décisive qui dévastait déjà les champs de bataille lors de l’Antiquité avec les balistes ou les catapultes. L’artillerie à poudre apparut peu de temps après la découverte de la poudre noire en Chine et au treizième siècle en Europe.

L’artillerie à poudre est divisible en trois groupes :

    -    Les canons tirant des projectiles rapides en ligne droite à grande distance.

    -    Les obusiers tirant des projectiles moins rapides à la trajectoire arquée.

    -    Les mortiers très mobiles tirant de petits projectiles à des angles très élevés.

            Les premiers canons (aux treizième et quinzième siècles) n’étaient que des armes de siège fixées sur des plateformes – elles-mêmes tirées par des bêtes de somme – et donc peu mobiles. De plus, ces canons ne constituèrent pas une réelle menace pour les places fortes pendant de nombreuses années. En effet, la poudre noire n’était alors que de qualité médiocre, et les projectiles étaient trop faibles (la plupart étaient en pierre et non en métal), tandis que les tubes manquaient de résistance. Les canons n’étaient donc pas à l’époque une arme indispensable.

            Des améliorations furent cependant remarquables à cette époque avec l’ajout des roues au quatorzième siècle, des progrès dans la fabrication de la poudre, et des tubes et projectiles plus résistants au quinzième  siècle. A cause de tout ces progrès, le château fort devint inutile et disparut comme modèle défensif de pointe.

 

                                                                           Le canon au quatorzième siècle : une arme redoutable et redoutée…

 

 

            Le XVIème siècle fut celui de l’amélioration des techniques de visée avec l’utilisation du quadrant et du clinomètre.

 

 

                                

                                                   Un quadrant                                                                                                            Un clinomètre

 

 

            Au XVIIème siècle, l’artillerie de campagne s’ajouta à l’artillerie de siège. Cette dernière, plus légère et bien plus mobile, pouvait suivre l’infanterie dans presque tous ses déplacements.

            Au XVIIIème siècle (en 1759), les Prussiens se dotèrent d’une artillerie de campagne conçue spécialement pour suivre et appuyer la cavalerie (d’où l’apparition des caissons).

            Au XIXème siècle, l’artillerie se divisa en cinq catégories :

    -    L’artillerie de siège (destruction de bâtiments, canons lourds)

    -    L’artillerie de campagne (canons légers, soutient de cavalerie et d’infanterie)

    -    L’artillerie de garnison (défense des places fortes, canons lourds)

    -    L’artillerie côtière (surveillance des côtes contre les navires ennemis, canons lourds)

    -    L’artillerie de montagne (obusiers légers)

           

            Les progrès techniques furent nombreux : invention des obus explosifs et à mitraille, ou shrapnels, tubes en fer très efficaces et à âme rayée, dont le chargement se faisait par la culasse puis plus tard par la bouche.

 

                                                                                                       Un canon de la guerre de Sécession

 

 

            Au début du XXème siècle, pendant la Première Guerre mondiale, la portée des canons avait été considérablement accrue, ainsi que celle des fusils de l’infanterie. Pour ne pas devenir vulnérable, l’artillerie s’est donc placée beaucoup plus en retrait.

            Le canon de 75mm fut le symbole de l’artillerie française durant la Grande Guerre, et c’est aussi un bon exemple de l’évolution de l’artillerie européenne. Il tirait 20 coups à la minute et un système d’hydropneumatique de recul maintenait l’affût en place tout en laissant le tube reculer puis reprendre sa position initiale.

 

 

                                                     Le canon de 75mm modèle 1897 : l’arme française par excellence de la Grande Guerre

 

 

De nos jours, la poudre noire est encore utilisée, en particulier dans trois secteurs :

    -    La chasse

    -    Les farces et attrapes (pétards…)

    -    Les feux d’artifice

 

            Cependant, la poudre a toujours des fonctions variées, comme pour les collectionneurs d’armes anciennes, les carrières (découpage de blocs de pierre) et parfois même l’armée, qui ne l’a pas complètement abandonnée.

 

 

                   11-      L’arme à feu de main

 

            Au quinzième siècle en Europe et dès le treizième au Moyen-Orient, la première arme à feu de main était très primitive. Appelée « baston de feu », elle n’était composée en effet que d’un unique tube en bois puis en fer, chargé – par la bouche – de poudre et d’un petit boulet de plomb. Cette arme nouvelle n’était alors que peu utilisée car peu précise et trop longue à recharger.

            A la fin du quinzième siècle, le baston de feu évolua en arquebuse. Cette arme était plus fiable que la précédente, mais aussi plus maniable. On pourrait même considérer que l’arquebuse fut la première arme à feu portative. Elle servit pendant un siècle grâce à trois grandes améliorations successives de son mécanisme :

    -    La platine à serpentin ou à mèche (1450)

    -    La platine à rouet (1517)

    -    La platine à silex (1550)

 

 

 

                                                                                                     Une arquebuse du seizième siècle

 

 

            Au dix-septième siècle, le mousquet remplaça l’arquebuse. Tirant bien plus loin (sa portée atteignait 250 m), plus rapide à charger que son prédécesseur (2 à 3 coups par minute), il transforma le visage des armées européennes. En effet, le mousquet, optimisé en 1717, devint l’arme de base des grandes puissances d’Europe. Des régiments totalement composés de fantassins à mousquets virent le jour. Du dix-huitième au dix-neuvième siècle, le mousquet resta presque inchangé et détermina un système stratégique où l’infanterie – ainsi que, de plus en plus, l’artillerie – jouaient un rôle clé.

         La baïonnette, introduite par Vauban en 1703, permit aux fusiliers de combattre aussi bien à distance qu’au corps à corps et rendit progressivement inutiles les autres ordres de combattants comme les piquiers, les épéistes ou les arbalétriers. Ce n’est qu’à la fin du dix-huitième siècle que le fusil devint vraiment l’arme de base du fantassin.

 

 

 

                                                                                   Le fusil au dix-huitième siècle : une arme prépondérante

 

 

 

                                              A l’aube du dix-neuvième siècle, le fusil devient l’arme la plus importante au sein des conflits

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